Du 30.10.2021 au 23.01.2022
Vernissage le 29.10.2021 à 18:30
Fermé du 24 décembre 2021 au 4 janvier 2022
L’exposition Still (Times
Stand)
pensée spécifiquement
pour le lieu instaure un dialogue
entre la peinture et l’architecture
du Portique. Sur les deux niveaux
se déploient deux ensembles, deux
installations mettant en scène
des différences, ou ce qui peut
être vu comme des oppositions
(continu, discontinu, physique,
psychique, figure, signe…).
Le titre donné à l’exposition est
celui d’une série de peintures
commencées en 2019 et
« qui
rejoue le principe des shaped
canvas (toiles découpées) en
les soumettant à l’emprunt d’un
motif, la croix de Malte, une
forme à la symétrie multiaxiale,
qui donne aussi son nom à
l’élément mécanique du dispositif
cinématographique permettant
d’introduire un temps d’arrêt
dans le mouvement continu de
la pellicule, un décrochement
rendant possible de projeter
un à un chaque photogramme.
Les toiles qui composent Still
(Times Stand) convoquent alors
le moment de délai du passage
entre le fixe et le continu. Ce
que la peinture rapporte de ses
aventures hors de son territoire,
ce qu’elle emprunte au monde des
signes et des écrans, se trouvent
ainsi restitués dans sa forme. »
1
Présentées au deuxième étage,
les six peintures (7-8-9-10-11-
12) sont présentées de part et
d’autre de l’installation murale
cut ! (13). Occupant l’espace
intérieur du mur et composée
d’une succession de quatre
verres, l’ouverture suit le tracé
des peintures tout en projetant
une salle sur l’autre.
Un groupe de cinq peintures,
adoptant également le principe
des
shaped canvas, est présenté
au premier étage (1-2-3-4-5).
Elles développent et partagent,
à chaque fois, un tracé blanc
sur fond noir décrivant une
trajectoire. Une circulation dans le
format de la peinture comme dérive
oculaire. Le regard est contraint, il
effectue cette lecture, pris dans
une boucle de feedback, sans
fin, entre les pleins et les vides.
Un rapport optique qui est une
proposition, celle pour l’oeil de
parcourir une surface découpée à
l’extrême, une sorte de travelling
qui convoque une histoire des
formes; labyrinthes, spirales,
ornements …
« Je tire le fil d’une
histoire connue et la déroule
aujourd’hui. Mon travail tisse des
références à la fois historiques
et contemporaines. Je joue avec
l’histoire de la peinture abstraite
tout en l’utilisant directement. »
Les peintures sont installées
sur une
construction intitulée
Unfolding (6) composée de trois
diagonales qui viennent diviser
l’espace dans un double mouvement
d’ouverture et de fermeture. Une
mise en perspective des motifs
qui échappent à une approche
uniquement frontale.
D’un espace à l’autre se dessine
une déambulation, s’élabore une
grammaire picturale. Ce circuit
visuel qu’a imaginé Philippe
Decrauzat révèle un nouvel espace
architectural, avec lequel il joue,
en faisant un élément majeur de
sa proposition artistique. Cette
écriture scénographique invite
à s’immerger dans l’oeuvre, à s’y
perdre, à sonder la présence
physique des toiles, provoquant
un temps d’arrêt, une suspension
pour continuer de
« dire
quelque chose de la peinture »
.
Régimes d’attention: défilement,
écoulement. Nous sommes
désormais non plus dans le temps
divisé mais dans le temps des flux
et de leur diffusion.
1- Lydie Delahaye in Delay Philippe Decrauzat,
2021.
Éditions Franz & Walther König, Cologne