Du 14.11.2015 au 19.12.2015
Vernissage le 13.11.2014 à 18:30
Inscrite dans le cadre de la manifestation Pacifique(S) contemporain qui invite à découvrir un panorama de l'art contemporain du Pacifique, l'exposition présentée au Portique développe un volet particulier, mettant en valeur l'attachement des artistes au territoire et à l'identité culturelle de ces contrées lointaines. L'eau est un élément récurrent dans les oeuvres des artistes exposés, évoquant à la fois l'océan, mais aussi les fonds marins auxquels sont associés des récits ancestraux, ou encore la pollution qui détruit et met en péril les eaux du Pacifique. Robert George, Natalie Robertson et Rachael Rakena ont tous trois recours au numérique et à la vidéo : le mouvement et la mobilité, inhérents à ces supports, évoquent également les flux migratoires et déplacements qui furent ceux de certaines tribus et populations du Pacifique. La vidéo de Robert George, The Embrace of Night, est une installation vidéo expérimentale qui dessine le paysage intérieur de notre conscience. Un endroit, où se mélangent nos vies agitées, nos émotions et idées pour construire un récit individuel, mais qui a une résonance universelle. L'artiste Tiffany Singh, présente à l'image, a participé à la réalisation de ce film. Si Robert George retravaille l'espace et le territoire sur le registre onirique, Natalie Robertson nous invite à interroger les transformations des sites naturels et des paysages néo-zélandais. Fortement empreint des récits maoris, des savoirs ancestraux et des rapports tribaux, son installation, Ko iwi, met en scène le paysage, l'océan et la culture traditionnelle. Photos et vidéos sont l'occasion de capturer des images de la rivière Waiapu, qui, initialement eau pure, a été souillée. On y voit flotter des branches, traces végétales qui demeurent en suspens sur ce site autrefois arboré. Une fable poétique et écologique sur la transformation et la disparition d'espaces naturels. L'eau est aussi un élément majeur dans les oeuvres de Rachael Rakena, qui, dans son travail vidéo, Poutereraki, évoque la pollution et la destruction de l'océan, tout en convoquant des récits fondateurs de la mythologie maorie. L'artiste mêle, dans un même mouvement, récits ancestraux et sujets d'actualité, ses références à la culture maorie fusionnant avec ses représentations du monde contemporain. Son travail numérique et vidéo sonde les fonds marins, les profondeurs des océans, dans lesquels se cachent les figures mythologiques, les savoirs et connaissances d'un peuple. Volonté de ramener le visiteur vers le rivage des îles lointaines, ces oeuvres rappellent la nécessité de revenir vers le ventre de la terre, la mère nature et les océans, le liquide amniotique de l'humanité, berceau qui renferme notre histoire.